mercredi 27 août 2014

La Gauche contre la Cinquième République.






Parmi les récents évènements qui animent la rentrée politique, ce qui me frappe par-dessus tout, c’est l’entêtement d’une partie la Gauche à vouloir « débattre » et si possible « re-débattre » du sujet économique. Ainsi donc, les « frondeurs » reprochent au chef de l’Etat et à son Premier ministre de manquer à un devoir de dialogue et d’écoute à leurs arguments. Qu’auraient-ils du donc faire ?

Déclencher un débat parlementaire pour constater l’état lamentable de l’économie française ? on n’en voit pas la nécessité ni la finalité. Ce débat a déjà été mené, et même en-dehors des hémicycles  lors de la campagne présidentielle. Parler des mesures à prendre pour remédier aux difficultés du pays ? Très bien, mais ce sera le cas lorsque le nouveau gouvernement se présentera devant l’Assemblée Nationale. Pérorer à n’en plus finir sur la place de la finance dans l’économie, sur la place de la France dans l’Europe, sur la politique économique de l’Allemagne ? Il faudrait sans doute ergoter, jaboter, jacasser et finalement laisser l’exécutif trancher alors qu'il l'a déjà fait.

Ce désir de débat jamais assouvi est une tendance ancienne et permanente de la Gauche française, qui, au fond, n’a jamais fait le deuil du régime d’assemblée qu’elle préfère.  Elle n’a pas accepté les institutions de la Cinquième République, qui avait pour projet , plutôt réussi,  de maintenir le Parlement à sa place.
On aurait pourtant pu le croire un temps, à l’arrivée de François Mitterrand au pouvoir en 1981. De mauvais esprits avaient alors souligné que l’auteur du « Coup d’Etat permanent » se coulait bien dans les institutions qu’il dénonçait ardemment 20 ans plus tôt. Certains en déduisaient que la Gauche, du fait de l’alternance, avait enfin admis les ressorts institutionnels voulus par le Général. 

Erreur !

C’est de l’intérieur, et sur le long terme, que la Gauche a entrepris de saper les équilibres du texte de 1958, avec l'aide de la fausse droite. Bien sûr, l’initiative en revient à François Mitterrand. Ses successeurs n’ont cessé de poursuivre sur cette voie, y compris Jacques Chirac, qui a porté deux  coups fatals : le quinquennat et la dissolution. Le but sournois étant 1-d’abaisser l’autorité de l’exécutif 2- de rehausser celui du Parlement.

Mais avec l’actuel chef de l’Etat, on augmente encore le taux de perversité et on minore le talent. 

On lui reprochera d'abord son physique, qui évoque  celui des badernes rad-soc de la Troisième. Bon, il n'y est pour rien. Mais de vouloir être normal, ça, c'est vraiment son choix, et il est très malencontreux, surtout lorsqu'il s'exprime par des frasques sentimentales grotesques. S'être en outre laissé humilié, et la France avec, par une Léonarda de 15 ans, on n'imagine pas cela ni de de Gaulle, ni de Pompidou, ni de Mitterrand lui-même...

Jusqu’aux derniers soubresauts, puisque récemment des ministres ont osé sans vergogne exprimer leur désaccord sur les orientations économiques du Gouvernement. Cela aurait simplement justifié une démission (provoquée ou pas) des intéressés, si le Chef de l’Etat disposait encore d’un peu d’autorité. Un ministre, ça ferme sa gueule ou ça démissionne. Non, c’est le Gouvernement qui a démissionné, déclenchant un crise politique et donnant à cette affaire un tour très Quatrième  République.

Et les partants, tout heureux de leur mauvais coup contre la Cinquième république, de réclamer haut et fort un débat. Qu’il ait lieu au sein des partis concernés, pourquoi pas, les français s’en moquent. Mais la politique de la France ne se fait pas au PS, ou au Front de Gauche ou chez EELV.  Elle se fait au sein de l’Exécutif.

En France, Il faudrait parler moins et agir plus, et non le contraire. N’en déplaise aux promoteurs d’une Sixième République, dont le chef de file n’est autre…qu’Arnaud Montebourg !...