jeudi 25 septembre 2014

Partageons nos comparaisons.



La fin tragique de notre compatriote Hervé Bourdel semble faire perdre leurs moyens à nos amis de gauche. Dans un billet  sur ce sujet, un blogueur réactionnaire, que nous appellerons Maltese, a demandé que les musulmans de France expriment sans détour leur rejet de tels actes.

C'est dans ce contexte qu'un blogueur de gouvernement a cru bon de le contredire, après quelques amabilités à son égard. A l'appui de son propos, il a imaginé une subtile comparaison. 

Imaginons, écrit-il en substance, qu'un gros frisé japonais vienne à sodomiser un écureuil. Viendrait-on alors me demander à moi, qui suis gros et frisé et français (nous dit-il) ce que j'en pense ? Non, n'est-ce pas ? Alors, n'apostrophons pas les musulmans de France pour ce que leurs coreligionnaires ont fait en Algérie.

Or, ce parallèle loin d'affermir le propos de son auteur, le réduit presque à néant, par sa faiblesse même.

En effet, il nest pas venu à lesprit de notre raisonneur quil est assez exceptionnel que les sodomiseurs d’écureuil justifient leurs actes par la circonférence de leur ventre, ou londulation de leur chevelure. Dès lors, il est exact quil ny a aucune utilité à demander aux autres gros et frisés, japonais ou pas, ce quils pensent du comportement zoophile de celui qui leur ressemble physiquement.

Mais, sagissant de lassassinat dHervé Bourdel, ses meurtriers motivent leur forfait par lislam. Il se trouve que les musulmans de France sen réclament également. Il y a donc un fondement identique à des comportements que l'on souhaite différents. Par conséquent, il tout de même justifié de se tourner vers ces derniers pour leur demander ce quils en pensent, et despérer une réponse satisfaisante.

Tentons une autre comparaison, pertinente, cette fois.

Supposons quun groupe de catholique fanatique (!), enlève le premier randonneur musulman venu et labatte froidement en raison de sa religion.  On demanderait immédiatement aux catholiques français (sans parler du pape) de prendre position sur de tels agissements. Et on ne se contenterait pas en réponse de simples afflictions de principe. On aurait raison.

Et bien ce qui vaut pour les catholiques, vaut pour les musulmans.

Dailleurs, les autorités musulmanes françaises viennent de donner raison à Maltese en appelant à une manifestation demain à Paris. Nous verrons bien ce quil en adviendra.

Jignore si le blogueur de gauche susdit est gros, mais la lourdeur de son propos laisse tout de même un peu pantois.

lundi 22 septembre 2014

Vacances à Mossoul


Or donc l'EI, dans le style si cordial qui le caractérise, a déclaré ce matin la guerre sainte contre la France et incité ses affidés  à occire par tous moyens nos compatriotes "sales et méchants". Bien entendu, cet appel ne vise pas les français qui ont comme projet de passer leurs congés dans leurs rangs. Ce n'est pas précisé dans le communiqué, mais même un esprit moyen comme le mien l'a compris.

Car  il apparaît que nombre d'habitants de la Creuse et des autres départements français s'inscrivent avec un enthousiasme assez touchant à des stages de djihâdisme approfondi organisés du côté de Mossoul. Ils pourront en olinclousive goûter aux délices d'un séjour rustique et proche des indigènes.

Les organisateurs leurs offriront l'opportunité de s'initier aux plaisirs pittoresques de la décapitation en rase campagne, de la crucifixion comme au bon vieux temps,  et de l'endoctrinement à haute-dose façon démocratie populaire. Chacun pourra même, si les circonstances le permettent ( sans garantie de la direction ), violer pépère une jeune chrétienne avant de l'éventrer. Aux derniers réticents à un programme pourtant exaltant, Deash propose gratuit un kami et un billet d'absence chez le raseur du coin.

Et il se trouve des esprits chagrins,  du côté du gouvernement français, pour tenter d'empêcher une entreprise aussi  aimable !

Chez nous, chacun est libre de ses opinions politiques, religieuses et spirituelles et même de préférer l'Irak ou la Syrie à Argelés-sur-mer.

Alors, au nom de quel principe républicain empêcher un français de retenir le califat comme villégiature?

Bien plus, puisque les occidentaux manquent un peu d'idéal spirituel, il convient d'encourager ceux qui ont trouvé le leur. Alors, foin d'avarice : offrons à ces volontaires leur billet d'avion pour le Daesh.

Allons même un peu plus loin , aidons-les contre eux-mêmes. Empêchons-les de renoncer ou de changer d'avis, ce ne serait pas leur rendre service. Prolongeons leurs vacances de manière indéterminée, interdisons-leur de rentrer dans notre pays ! C'est pour leur bien !

Aussi, avec la meilleure volonté  du monde, je ne comprend rien, mais alors rien, à la politique du gouvernement qui fait exactement le contraire.

mercredi 17 septembre 2014

Hippocrate : le mal français.






Il est sorti récemment sur les grands écrans un film français intitulé « Hippocrate » qui décrit l’initiation d’un jeune interne à la dure vie de l’hôpital dans lequel il est affecté, au sein du service dirigé par son propre père. On sort de la salle obscure pour le moins secoué,  plus mal en point que l’on y est entré, ce qui est tout de même un comble. Certes, depuis Molière et Knock, on est habitué à ce que les médecins imaginaires fassent plus de mal que bien. Les séries hospitalières américaines (Urgences, Grey’s anatomy,…) nous ont également préparé à la dramaturgie qui est censée se jouer entre les quatre murs de nos cliniques.

Avec Hippocrate, c’est autre chose. On est en France, et aujourd’hui. C’est le réel que propose de décrire le réalisateur, médecin lui-même. Il y a donc un sens,  au-delà des joies et drames personnels qui y sont décrits. 

Le film est assez bien réalisé, du moins jusqu’à ses dernières minutes, l’interprétation est à la hauteur, et le spectateur se prend assez vite aux intrigues et états d’âmes qui saisissent les différents personnages. Mais les choses se gâtent dès qu’il s’agit d’aborder les questions plus générales, voire, disons le, plus politiques. Et c’est ce glissement-là qui ne passe pas. 

Nous évoquerons rapidement un des aspects capitaux que tente de révéler Hippocrate : le rôle joué au sein des hôpitaux par les médecins étrangers. Il n’y a qu’eux finalement pour introduire un peu d’humanité, de souplesse, d’écoute et de professionnalisme parmi un personnel français présenté comme froid, malhonnête, flemmard, incompétent  et volontiers alcoolique. On peut se demander si cette présentation pour le moins surprenante est consciente de la part du réalisateur. Quoiqu’il en soit, elle commence à instiller au goutte-à-goutte un malaise diffus et pernicieux.

Les dernières minutes du film, sans doute bâclées,  révèlent alors ce qui se cache dans le cerveau de son auteur, mieux encore qu’une IRM. Voilà le directeur de l’hôpital, seul à ne pas porter de blouse blanche et donc évidemment incapable, et le chef de service père du personnage principal, frappés de mutisme, alors qu’ ils sont violemment pris à partie par leur personnel dans sorte d’AG improvisée. Les invectives, les reproches, les frustrations, tout fuse dans le désordre. Ce n’est que revendications et éructations syndicales. Il n’en sortira rien. Générique.

Il n’en sort rien, donc, de ce film, sinon le souvenir consternant d’une scène de beuverie des internes, dansant et hurlant la douleur de soigner les autres jusqu’à l’épuisement. Sinon l’image d’une relation père-fils viciée par le comportement présenté comme délétère du premier qui n’a pourtant cherché qu’à protéger le deuxième, comme il le fait pour tout son personnel. Et une critique nauséeuse de plus de ce que notre pays produit de mal, forcément mal (il est bien démontré qu’en France, on est plus mal soigné qu’ailleurs). 

Rentré chez moi, j’ai pris un cachet.