lundi 24 décembre 2012

Joyeux Noël à tous !

Je profite de quelques secondes que les préparatifs me laissent de libre pour vous souhaiter à tous un très joyeux Noël.

Puisse ces quelques heures bénies nous permettre de méditer sur le mystère de l'incarnation, l'innocence de l'enfant et la fraternité qui nous lie.

Une pause s'impose dans la paix du Christ.

Demain sera un autre jour,

Bien amicalement.

mardi 11 décembre 2012

En guise de conclusion : et si on essayait d'être heureux ?

Décidément, il n'y a rien à faire : le goût de bloguer ne me revient pas.
 
Ce n'est pas forcément une grande perte. Il y a déjà de tout dans la réacosphère, je n'ai jamais vraiment pu y trouver mon créneau propre. Et les deux tiers d'entre nous ne font que ressasser toujours les mêmes idées, sans que ça serve à grand-chose, de toute façon. Si les blogs avaient une quelconque incidence sur quoi que ce soit, ça se saurait, voyons !
 
Découragé, moi ? Pas vraiment. Honnètement, je crois que d'un point de vue collectif, notre affaire sent le cramé. Les civilisations sont mortelles, et la nôtre disparaît. Bon. C'est bien malheureux, il est bien navrant de vivre de telles époques. Bien dommage que ce soit tombé sur nous.
 
Mais quoi, y pouvions-nous quelque chose ? N'exagérons pas notre responsabilité. La partie était déjà largement jouée avant la naissance de la plupart d'entre nous. Et puis, nous sommes en démocratie. La raison du plus nombreux sera donc toujours la meilleure. La majorité des Français veulent la disparition de notre identité traditionelle, et votent en conséquence : c'est leur droit, après tout. Et que pouvons-nous faire d'autre que de donner notre avis quand on nous le demande, tous les cinq ans ? Breiviker ? Allons, allons, un peu de sérieux !
 
Vous me dites que le nombre ne fait pas tout, ne légitime pas tout. Mais où chercher la légitimité du pouvoir, alors ? En Dieu, comme jadis ? Mais c'est Dieu qui ne veut plus, mes pauvres amis ! Il en a ras le béret de nos conneries. Et les Chrétiens farceurs vous l'expliqueront mieux que moi : il faut rendre à Hollande ce qui appartient à César. Alea jacta est et toute cette sorte de choses.
 
Nous aurons donc le mariage gay, nous aurons le vote des étrangers, aux municipales puis aux présidentielles parce qu'on n'arrête pas le progrès, puis le mariage polyamoureux gay des étrangers qui votent, célébré par des imams, et tout ce qui s'ensuit, naturellement. Et ce ne sera pas la guerre civile, vous savez. Il n'y aura pas huit milliards de morts. Le système ne s'effondrera pas.
 
Nous ne serons même pas vraiment grand-remplacés, en fait, nous autres les blanchouilles. Nous serons toujours là. On ne nous forcera pas à partir et on ne nous génocidera pas. Bien sûr, on lynchera certains d'entre nous au cours de diverses incivilités, comme c'est déjà le cas, ça s'accentuera même un peu sans doute, mais c'est tout. Simplement, comme les colorés pondent huit moutards pour un des nôtres, nous deviendrons une minorité parmi d'autres, puis nous serons dilués. Mais nous ne disparaîtrons pas. Ceux d'entre nous qui aurons fait des enfants auront toujours des descendants biologiques en 2100. Des descendants métissés, et ne se considérant sans doute pas comme des blancs, mais si nous disparaissons, ce sera au sens où une goutte d'eau disparaît en tombant dans l'océan.
 
En fait, je crois que les choses se passeront à peu près comme les gauchistes pensent et espèrent qu'elles se passeront : un grand brassage, avec tout un tas de peuplades différentes vivant plus ou moins bien ensemble. Ce ne sera pas idyllique, certes, ça ne se passera pas tout à fait aussi bien qu'ils l'imaginent. Il y aura des frictions entre communauté, quelques émeutes, des meurtres, des viols bien sûr. Globalement, le pouvoir d'achat ne sera pas génial, mais ça restera vivable. Pour les gens prudents, intelligents et dégourdis, il y aura toujours moyen de bien s'en sortir.
 
Je ne crois pas non plus que nous aurons la Chariah. L'islam fera considérablement chier le monde, pendant un temps, mais ça restera à des niveaux tolérables en n'étant pas trop regardant. Il y aura des femmes voilées, des burqhas un peu partout, et toutes les autres nuisances occasionnées par les barbus augmenteront pendant encore un moment. Mais sans plus, quoi. Les musulmans tiennent à leur confort, après tout. Ils ramolliront comme les chrétiens ont ramolli, et dans quelques décennies peut-être, nous aurons des musulmans farceurs. Vous vous souvenez de cet athlète spartiate, dans Astérix aux jeux olympiques, qui s'écrait : "Peut-être qu'à Sparte, nous ne mangeons que les noyaux des olives et le gras de la viande, mais à Sparte, nous n'avons pas pour voisins des décadents qui se gavent toute la journée de choses succulentes ! Décadons! Décadons ! Nous voulons décader !" ? Ben pour les musulmans, ce sera pareil, en gros.
 
Donc si j'ai cru bon de ne pas souscrire au projet sociétal de la gauche, ce n'est pas pour une différence de diagnostic avec eux (pour résumer, je pense que ça se passera grosso modo comme le veut la gauche, en moins bien, mais sans que ça parte en bain de sang généralisé) c'est simplement parce que leur rêve est mon cauchemar. La société métissée et festive qu'ils jugent désirable, je la juge abominable. C'est tout. Nous avons une différence de sensibilité esthétique, pas un désaccord au niveau de l'analyse. Et après tout, puisqu'ils sont majoritaires, c'est mon problème.
 
Notre problème, devrais-je dire, puisque nous avons tous plus ou moins le même, ici. Eh bien tant pis. On n'y peut rien. Ce n'est plus sur le terrain de la politique qu'il faut se situer (un blogueur ne peut d'ailleurs pas influer dessus, soyons réalistes) , mais sur celui de la vie personnelle. Essayons d'incarner ce que nous aimons de notre culture tant que nous pouvons, de la faire durer tant que nous durons, et après nous ? Eh bien, après nous le déluge ! Qu'est-ce nous en aurons à faire, du devenir de la France, quand les portes de la montagne se seront refermées sur nous et que nous trinquerons avec nos aïeux ? Ils ne nous tiendrons pas rigueur : nous aurons fait notre petit possible.
 
Je vois des grincheux dans l'assistance qui protestent, qui grommèlent qu'ils ont des enfants et qu'ils sont soucieux de leur devenir. A ceux-là, je répondrai : fallait pas en faire ! Ah, mais. Et puis, ne vous inquiétez pas trop. ça ira, pour eux. Ils ne regretteront pas ce qu'ils n'auront pas connu. L'amiral exprimait dans son podcast la crainte que le petit mousse n'ait la vie dure, étant un petit blanc catholique. En voilà une affaire ! Le petit mousse se fera musulman, voilà tout ! Cela vaut-il la peine de faire tant d'histoires ? Qu'il apprenne donc par coeur quelques sourates : c'est un bagage utile qui pourra lui sauver la vie.
 
Alors soyez heureux, chers compagnons réacs de France, de Belgique, de Suisse et d'ailleurs ! Ne vous mettez ni la rate au court-bouillon, ni martel en tête pour ce qui ne dépend pas de vous : c'est la sagesse ! Ce sont encore nos buveurs très-illustres et autres liffreloffres qui ont raison. Cultivez votre jardin, faites l'amour, faites des enfants si vous voulez, faites votre Salut si ça vous chante, mettez-vous à un sport, rejoignez une chorale, apprenez une langue ou écrivez un livre, prenez soin de votre famille, et entretenez vos amitiés. Et si vous avez des amis gauchistes, ne vous brouillez donc pas avec eux pour ça, de grâce ! Si l'idéologie ne suffit pas pour créer des amitiés, elle ne vaut pas la peine qu'on en brise en son nom. Et comme l'écrivait ce bon La Varende, "périsse un principe plutôt qu'un sourire" !
 
Pour El Desdichado, le chemin s'arrête ici. Certains d'entre vous savent sans doute où me retrouver, ailleurs. Je leur dis au revoir. Aux autres, je dis adieu - sans amertume. Soyez heureux !

mardi 27 novembre 2012

Quand je s'rai morte, je veux être journaliste…


Source

Admirons l'exercice de style d'un affreux (ou d'une affreuse, c'est pas exclu) qui a commis ce qui suit. Ce journaliste est promis à un grand avenir, surtout s'il ne prend jamais le métro ni le train.

Je me contente de citer :
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Le parcours chaotique de « la pousseuse du RER D »
Yerres, le 22 novembre. Après son coup de folie, l’adolescente n’arrive toujours pas à expliquer son geste.  
(-NDLR : ça, c'est la légende de la photo qui ne montre rien et surtout pas la tête de la victime pousseuse, dont on a bien sûr changé le nom. Merde, c'est devenu une Marine :lol: . Vous avez noté le "coup de folie"- )
Pièce après pièce, le puzzle prend forme. Celui du parcours chaotique et sinueux de Marine*, 15 ans, devenue depuis quatre jours « la pousseuse du RER D. » Au fil de ses auditions, l’adolescente qui a projeté sous les rails d’un train une jeune fille de 17 ans, jeudi dernier à Yerres, se dévoile.
« On sait que cette jeune personne a une vie très triste. Ses parents biologiques l’ont placée en foyer très tôt, car ils ne pouvaient pas subvenir à ses besoins, révèle Gilles Charbonnier, procureur d’Evry. Son parcours n’a pas été facile. Il s’agit d’une enfant cabossée par la vie. »  
L’adolescente est écrouée depuis samedi à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis. Celle qui, jusque-là, était scolarisée dans « un lycée de l’Essonne », selon le parquet d’Evry, va de nouveau être entendue par la justice dans les jours qui viennent. « Il va falloir qu’elle précise les raisons de son geste. Pour l’instant, elle est encore très marquée par les conséquences de son acte. Elle ne peut que s’expliquer difficilement sur les faits, confie Gilles Charbonnier. D’un autre côté, nous allons mettre en place un suivi d’une autre nature pour elle. C’est une mineure de moins de 16 ans. On n’est pas dans la répression absolue mais plutôt sur un projet éducatif qu’il va falloir élaborer. » 
La victime amputée de ses deux jambesDans l’immédiat, Marine va être soumise à des enquêtes de personnalité et à un quadrillage de sa psychologie. « Cela donnera des axes de travail qui pourront favoriser sa réinsertion future, indique encore le procureur d’Evry. Le témoignage de la victime, si toutefois elle se trouve à un moment en état de le donner, sera également d’une aide capitale. » 
La victime, Jessica, reste dans un « état stabilisé » depuis l’amputation de ses deux jambes. « Les médecins avaient signalé que, si elle passait le week-end, ses chances de survie étaient accrues », rapporte encore le parquet d’Evry. 
Ancienne élève de l’établissement régional d’enseignement adapté (EREA) de Montgeron, Jessica y avait suivi deux années de CAP d’assistante technique en milieu familial et collectif (ATMFC). Elle avait quitté la structure en juin, y laissant le souvenir d’une « petite blonde vive et énergique, un peu grande gueule ».
* Le prénom a été modifié.
 Le Parisien
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Voilà l'engin. Je n'ai pas fait de commentaires, la Mouette, que je connais assez bien,  s'en est chargée.
C'est pas gai, je vous l'accorde, mais le boss a dit qu'on n'est pas là que pour rigoler.

dimanche 25 novembre 2012

Mais il marche sur mes brisées !

Alors, voilà, pendant que je me remets tranquillement de mes blessures, un gauchiste malfaisant, célèbre compagnon de beuverie d'un type qui descend d'un comptoir sur une comète pour manger la soupe aux choux en buvant des canons, en profite lâchement pour faire un billet sur mon La Varende, le mien à moi ! Cette fois, c'est la guerre ! Je vous prépare quelques billets de derrière les fagots dont vous me direz des nouvelles.

Les deux compères du Plessis-Hébert

vendredi 23 novembre 2012

Ira furor brevis est

Bon, les enfants, vous allez rire : alors que je rentrais paisiblement chez moi après la manifestation de dimanche dernier, qui s'est très bien passée pour autant que je sache, j'ai soudain reçu un choc violent derrière le crâne et j'ai perdu connaissance. Lorsque je me suis réveillé, j'étais ficelé et bâillonné dans ma cave. Il m'a fallu plusieurs jours pour me débarrasser de mes liens, mais lorsque je suis remonté, mes voisins n'avaient pas remarqué mon absence. Je crois que c'est mon jumeau maléfique qui s'est fait passer pour moi. ça lui arrive de temps en temps. Je crois qu'il a du se servir aussi de mon ordinateur, qui était resté allumé. Bien entendu, je décline toute responsabilité quant aux agissements de ce funeste personnage.

Voilà, voilà.

mardi 13 novembre 2012

Le P-tomane

Que l'on se rassure, ce billet n'aura rien d'incorrect en dépit de son titre.

Il s'agit d'un sujet microscopique et qui n'aura attiré l'attention de personne. Il est pourtant l'extraordinaire révélateur de la dérive de nos élites communiquantes et dirigeantes. Il dit tout en une lettre,  pas une phrase ou un mot notez bien, mais une seule et simple lettre : un "p" en trop.

C'est l'histoire d'un lapsus.

Il parait sur le site du journal Libération une série d'articles palpitante consacrée à dresser le portrait des 217 "primodéputés". Elle ne présente guère qu'un vague intérêt sociologique. Le parlementaire du jour (13/11/2012) n'en présente aucun en particulier. Il s'agit d'un élu PS de la Côte d'or, plus jeune membre de la commission des finances.

L'auteur du "papier"y souligne d'une plume vibrante que le jeune député est "...fils d'ouvrier, ( et dont )  le grand-père vécut les grandes heures de Lipp...".

Oui, vous avez bien lu : Lipp avec deux "p".

Or donc, le plumitif de service confond allègrement la brasserie parisienne Lipp, antre de la bourgeoisie gaucho-littéraire, et la manufacture d'horlogerie française Lip disparue dans les années 70. Par cette erreur , il met à jour une triple fracture:

- en faisant étalage de son ignorance de l'histoire, il entérine l'homme sans racine qui n'est même plus capable d'aligner quelques dizaine de lignes sans laisser passer une erreur de fond pour le moins gênante.

-en faisant spontanément étalage d'un parisiano-centrisme frisant le ridicule. Car ce n'est pas un hasard si cette coquille apporte à Paris ce qui devrait se situer en Franche-Comté.

-en coupant les gauchos-intellectuels ( journalistes, gens de lettre, hommes politiques,...) du monde ouvrier et du peuple dont il se prévaut pourtant, ou dont il se prévalait encore récemment. On sait bien que l'évolution récente de la gauche en général et du PS en particulier l'en éloigne chaque jour un peu plus ( ex : les élucubrations de Terra Nova récemment).

Il en est plus révélé par ce lapsus, qu'il soit volontaire ou pas, que par des recueils entiers de sciences politiques.

Tout cela pour une seule lettre en trop !

Devant ce chef-d'oeuvre de synthèse inconsciente, moi le spécialiste des bourdes, coquilles et fautes d'orthographe, je m'incline humblement devant le P-tomane.

Alors, pardon mesdames, mais je ne peux retenir non pas un bras, mais pet d'honneur.

dimanche 4 novembre 2012

Repentance

Je suis bien embêté. J'avais prévu de vous proposer une jolie citation de mon bien-aimé vicomte sur le communisme, mais j'ai perdu la page. Vous savez tous, je suppose, comme il peut être agaçant de tourner en tous sens les pages d'un livre, en cherchant vainement la bonne. J'ai fini par capituler. Tant pis, je vais devoir vous proposer quelques réflexions de mon cru, mais je vous préviens, vous perdez au change.

Comme je n'avais pas d'idée, j'ai fait le tour des troquets des copains, pour trouver quelque chose à plagier. Je constate que deux types qui ont des noms à coucher dehors - mais de la bonne sorte de noms à coucher dehors ; disons à coucher sous la véranda - Koltchak et Opritchnik, ont parlé de la repentance et du geste de Longuet. Alors soit, parlons de la repentance. J'ai l'impression qu'on ne réfléchit pas toujours assez aux implications du concept.

Tout d'abord, il est bien évident que la repentance telle qu'elle nous régulièrement proposé par la gauche,   les descendants d'esclaves, les dignitaires arabes et les grosses huiles du Shoah-business ne repose par sur une notion de culpabilité personnelle. Après tout, la plupart d'entre nous ne fûmes pas des esclavagistes, ni des collabos dénonciateurs de juifs, et n'ont pas non plus colonisé l'Algérie, ne serait-ce que parce que beaucoup n'étaient pas nés en ces sombres heures. 

La faute pour laquelle nous devons nous repentir ne saurait pas non plus être considérée comme une faute héritée, commise par nos ancêtres et transmise par le sang, pour la simple et bonne raison que beaucoup d'entre nous ne descendent pas non plus, pour autant que nous le sachions, de collabos, d'esclavagistes ou de colons. Du reste, même s'il était avéré que certains d'entre nous sont bien les descendants biologiques de si épouvantables forbans, serait-il juste, pour autant, de leur faire supporter à eux seuls le poids de la repentance ? Ce serait là un choix fort inégalitaire, puisqu'il impliquerait de punir certains pour leurs origines. Idée discutable, tout à fait discriminatoire, probablement anticonstitutionnelle et passablement vétéro-testamentaire. Personne ne semble vraiment la soutenir.

La cause est entendue : si nous devons nous repentir pour tant de crimes atroces, c'est tout simplement en notre qualité de Français, parce qu'il s'agissait de crimes commis par la France. Nous plions donc sous le poids d'une culpabilité nationale qui touche l'ensemble de notre communauté. 

Or nous sommes, comme bien on sait, une communauté d'idée et non de sang : ainsi, toute personne qui acquiert la nationalité française endosse en le faisant sa part de responsabilité dans nos forfaits passés. En effet, la République française étant une et indivisible, nul ne saurait arguer de son origine ethnique ou de son appartenance à telle ou telle communauté pour se dédouaner de ce terrible poids : le réserver à certains, les Blancs par exemple, en raison de la couleur de leur peau, serait raciste. Ainsi donc, si je suis, certes, responsable de la Shoah, les Juifs français ne le sont pas moins. Les noirs français, ayant adopté notre nationalité souillée d'horreurs, sont tout autant coupables de l'esclavage que moi. Et les Français d'origine algérienne doivent partager l'opprobre qui s'attache très légitimement à la colonisation.

Et maintenant, y a-t-il des volontaires pour aller expliquer à nos jeunes de banlieues qu'en leur qualité de Français, ils ont, eux aussi, le devoir de se repentir pour les six millions de Juifs qu'ils ont envoyés à la mort ? BHL, peut-être ?

mardi 30 octobre 2012

Un regard en arrière

"On oublie toujours, ou bien l'on ne veut pas se souvenir, de la hauteur chevaleresque où vivaient ces humains qu'une expansion profonde poussait vers la magnificence. Parce que nous cultivons maintenant les sentiments économes, que nous épargnons les lyrismes, nous diminuons les êtres du passé. Moins d'analyse chez eux que chez nous mais un jaillissement vital qui doit toujours être reconnu si nous voulons les ressusciter. Et qu'on n'imagine pas, ici, un engouement tendancieux : les actes sont là et qui s'imposent. Le don de soi, la bravoure ; l'excès dans le plaisir, dans le bien, dans le mal, ne peut se comprendre sans supposer chez ceux qu'il bouleversait incessamment une ébullition de l'âme et des sens. L'amour à briser les fonçailles du lit, bien sûr, mais aussi à perdre la cervelle. Le duc d'Enghien se trouvait mal de tendresse. M. de Guise qui avait déniaisé Mlle Paulet, la Lionne, en resta plusieurs jours comme égaré..."

La Varende, Les belles esclaves, 1949.

lundi 29 octobre 2012

Une Révolution contre le peuple

"La morgue a changé de sens : la voici chez le peuple. Avec quelle hauteur il reçoit nos hommages intéressés. Avec quelle vanité se targue-t-il de sa noblesse, c'est à dire de son ignorance, de sa sottise, de sa brutalité. Qu'était la liste des pensions nobiliaires près des gratifications consenties à la canaille. Le livre rouge, c'est la Dette. Le peuple se croit de droit divin. On le lui a tellement dit qu'il en est excusable. Quand viendra-t-il le révolutionnaire qui proclamera la mise hors la loi du peuple ?"

La Varende, Ce que je crois, 1953.

"La démocratie ne vit qu'en pressurant le possédant en faveur des privilégiés, de la masse intestinale, du paquet de boyaux ! du prolétaire content de lui qui bouffe et qui chie."

La Varende, Le non de M. Rudel, 1962.

"Quel renversement. Seul l'homme du peuple maintenant est convaincu d'avoir droit au bonheur. Le peuple est devenu une caste, le quart état. Quelle grimace pour ces messieurs du tiers."

"Notre rang ? C'est premièrement d'être généreux, puissant pour venir en aide, décidé pour agir vite et bien ; indifférent un peu pour ne point garder rancune ; courageux pour mourir ... et faire croire aux gens que c'est facile de mourir."

Le même, Le centaure de Dieu, 1938.

mercredi 24 octobre 2012

Garçon, une fine à l'eau !

Qui n'a entendu dans tel film ancien un personnage à la terrasse d'un café réclamer d'une voix gouailleuse une fine à l'eau, que le taulier s'empresse de lui servir sans s'étonner.
Combien parmi nous savent de quelle boisson il s'agit ?Bien peu, surtout parmi les plus jeunes. Et pourtant, c'est bien l'une des production les plus prestigieuse de notre pays qui est ainsi désignée, additionnée d'aqua simplex : J'ai nommé le cognac. Oui, oui, vous lisez bien , j'entends consacrer ce billet à un sujet aussi futile que le cognac !

Parmi les merveilles que notre sol et le travail de nos producteurs ont du engendrer, l'eau de vie de Charente est aujourd'hui bien oubliée des français. Nous avons tous une bouteille poussiéreuse au fond de notre bar que nous ne sortons guère que pour faire la cuisine, ou pour la proposer au cousin de passage qui s'empresse de refuser. Dix ans après son ouverture, elle encombre encore, à peine entamée.

La faute à quoi, à qui ?

Sans doute à l'attrait sans nuance de l'exotisme alcoolique : le whisky lui a taillé des croupières, à mon sens sans raison objective valable. Sans doute aussi à la rigidité traditionnelle des idées mal reçues qui veut que le cognac ne peut dignement s'apprécier qu'en digestif. Or, par les temps qui courent, se boire un Dijo après apéritifs, et vins, c'est le retour en taxi, si taxi il y a...donc, pas de dijo, et pas de cognac.

Le résultat, c'est que la reine des eaux de vie est bue à 97  % à l'étranger, et que les français en viennent à l'ignorer totalement.

Et pourtant, quelle merveille au palais, quels arômes, quel cordial !

Buvons du cognac, pur, avec des glaçons, de l'eau, du Perrier, du schweppes, du jus de letchis, du coca si cela vous chante, mais buvez-en morbleu !!!  Régalez vous en à l'apéritif, à table, en digestif, avec le café, un cigare, faites en un grog les jours froids, mais de grâce, ne l'oubliez pas. Ce breuvage est le compagnon de l'homme ou de la femme de goût.

Laissez les soit-disant puristes qui vous dirons que c'est sacrilège de boire ainsi du cognac. Le seul vrai sacrilège , c'est de ne pas en boire.

Figurez-vous que cet alcool délaissé par les clients de son pays producteur à été adopté par les rappeurs de New-York, sous le vocable "yack". Des rappeurs New Yorkais....

Réagissons, que diable !!!

Alors, comme moi, à la première occasion, réclamez haut et fort : garçon, une fine à l'eau !

N.b.

La culture française est comme le cognac, admirée et appréciée à l'étranger, mais en voie d'extinction dans son pays d'origine.


mardi 16 octobre 2012

On est foutus

"Selon une information révélée par LeBerry.fr reprise par La Croix une église de Vierzon (Cher), qui n’avait plus d’utilité pastorale, a été mise en vente au prix de 170 000 €. Le site du quotidien indique qu’une association marocaine a approché la paroisse avec l’intention de transformer le lieu de culte en mosquée.


Économe du diocèse de Bourges, Patrice Lemaréchal confirme à La Croix qu’une visite a effectivement eu lieu mais qu’aucune promesse de vente n’est encore signée. Conscient que la décision de céder l’église à la communauté musulmane risque de provoquer un émoi, il ajoute qu’une telle vente, encore hypothétique, nécessitera "un accompagnement" et "une réflexion" spécifiques. 

En tout état de cause,"c’est l’évêque qui tranchera", l’association diocésaine étant propriétaire de l’édifice, construit après 1905. "Avec sa nef de 26 mètres de long par 11,30 m de large, pouvant accueillir plus de deux cents personnes, l’église Saint-Eloi a été bâtie dans le quartier de Puits-Berteau en 1955, une époque marquée par une forte croissance de la population", écrit le quotidien catholique. "


Je crois que ça se passe de commentaire. Cette histoire, c'est tout un symbole.

Et non, je ne sais pas pourquoi le texte s'affiche en majuscule. Maintenant, si vous voulez bien m'excuser, je vais aller me cuiter au cidre.

mercredi 10 octobre 2012

Versailles revisité ( conclusion )

Que voulez-vous que je trouve comme conclusion à cette série de billets, sinon le célèbre sonnet de Joachim du Bellay, qui pourrait servir de slogan à tant de réacs.
Allez, à vos marques ! Prêts ! Partez !!!



 France, mère des arts, des armes et des lois ,
Tu m'as nourri longtemps du lait de ta mamelle :
Ores, comme un agneau qui sa nourrice appelle,
Je remplis de ton nom les antres et les bois.

Tu m'as pour enfant avoué quelquefois,
Que ne me répons-tu maintenant, ô cruelle ?
France, France, réponds à ma triste querelle,
Mais nul sinon Écho ne répond à ma voix.

Entre les loups cruels j'erre parmi la plaine,
Je sens venir l'hiver de qui la froide haleine,
D'une tremblante horreur fait hérisser la peau.

Las, tes autres agneaux n'ont faute de pâture,
Ils ne craignent le loup, le vent ni la froidure,
Si ne suis-je pourtant le pire du troupeau.


Versailles revisité (3) : France, mère des lois.


Outre l'émotion, l'intérêt, le plaisir, une visite à Versailles inspire forcément à reconnaître ce qu'il y a de plus intrinsèque dans l'âme française. Regardez le château, observez bien les jardins  : vous verrez la symétrie, l'harmonie, la douceur des couleurs, des formes, des perspectives mais aussi ce que ces bonheurs comportent de rigueur, de choix, de rectitude. Ce que l'équilibre  classique peut coûter d'efforts et de sacrifices ! Quelle souffrances les créateurs de ces splendeurs ont-ils endurés pour y parvenir ?

C'est bien cette ascèse en vue de  l'accord agréable qui a servi de ressort à l'édification de la France.

Portez alors votre regard au-delà, dans le passé et dans l'espace. Vous considèrerez que c'est  ainsi qu'autrefois les lois étaient faites. Pour maintenir et construire l'ensemble commun, même au prix élevé , car seul le résultat à terme compte. 

Ainsi, Louis XIV a révoqué l'Edit de Nantes. Chacun aujourd'hui s'accorde à qualifier  cette décision d'erreur, même parmi ceux dont l'indifférence à la pensée dominante contemporaine est prouvée ( Dimitri Casali, Yvan Rioufol, par exemple ). Pourtant, à y regarder de plus prêt, l'orientation choisie par le Roi Soleil est-elle si absurde et si scandaleuse ?

Les critiques reprochent d'abord à la Révocation de l'Edit de Nantes sont caractère anti-tolérant. Ce point de vue induit que l'Edit de Nantes soit une décision dictée par la tolérance. Or ce terme n'avait pas la même signification à l'époque d'Henri IV ou de Louis XIV, et à la nôtre. Aujourd'hui , nous savons tous ce qu'il signifie , ou nous ne savons plus, mais il n'est nul besoin de développer. Autrefois, il s'agissait de supporter ce que l'on n'aime pas. Henri IV a bien eu raison de mettre fin aux guerres de religions par l'Edit de Nantes. L'a-t-il fait par tolérance ? Non puisque converti au catholicisme pour les besoins de la cause, il ne pouvait pas ne pas aimer  ses anciens coreligionnaires. Il l'a fait parce que les circonstances l'exigeaient pour maintenir l'unité du royaume, à ce moment précis.

 A mon avis, le roi très catholique qu'était Louis XIV, quant à lui, n'était tout de même  pas sot au point de haïr une partie des sujets de son royaume à raison de leurs  convictions religieuses. S' il a pris la décision en cause, ce n'est donc pas par intolérance.

Mais pour d'autres motifs. 

Le souverain à considéré  le principe premier qui gouverne à l'édification du royaume de France : ce qui fait l'unité de ses peuples, c'est la Couronne  et la religion catholique . Par conséquent, le présence sur le territoire de fidèles protestants actifs, laborieux et intelligents constitue pour le présent et surtout à  terme une menace centrifuge qu'il convient de prévenir. Ils ont été nombreux à lui reprocher cette analyse, Vauban en tête. Mais le même principe qui avait dicté à son prédécesseur de prendre acte en un sens, lui imposait d'en prendre un dans l'autre sens.

Le roi et Colbert ignoraient-il le coût de cette sanction ? Je l'ignore, mais j'ai peine à le croire. La fuite d'une partie des protestants qui suivi la Révocation de l'Edit de Nantes a sans aucun doute été une épreuve pour le pays ( d'autant que les descendants de certains sont devenus d'excellents viticulteurs et rugbyman ...en Afrique du Sud). La persécution plus ou moins  larvée qui suivi ( dragonnades, révolte des camisards ...) une plaie lancinante dont se sont nourris les philosophes des Lumières, non sans arguments valables.

Je prétends pour ma part que cette révocation fut douloureuse pour ce roi, qui ne s'y est résolu que convaincu de sa nécessité impérative ( et non sous la pression des "lobbys" catholiques, dont il devait bien se moquer intérieurement).

Mais que se serait-il passé si l'Edit de Nantes avait été maintenu ? les protestants se  seraient -ils contentés des strapontins nationaux accordés par Henri IV ? Seraient-ils restés loyaux à un roi au mieux indifférent à leur revendications ? Auraient -ils été tentés par la trahison comme par le passé ? Nul ne le saura jamais. Et tant mieux,  grâce à la révocation de l'Edit de Nantes.

Et puis, si vous n'ètes pas convaincus par mes arguments décisifs, n'oubliez pas que Louis XIV avait   l'excuse de ne pas connaître le rugby.

Voilà une illustration de décision difficile, contestable, contestée, et pourtant prise, dans l'idée de maintenir, de cultiver l'unité Française, fusse au prix le plus fort.

Veuillez maintenant comparer avec le spectacle politique que nous avons sous les yeux. Faut-il vraiment décrire l'état  de décrépitude qui prévaut à la façon dont nos lois sont décidées ? D'abord elles sont pour certaines convenues ailleurs qu'en France. Ensuite, quant une autorité nationale est par hasard compétente, elle agit pour déliter un peu plus ce qui constitue l'ossature historique de notre pays :

-formellement : par une multiplication de textes anarchiques sur tous les  sujets y compris  hors du champs public, y compris sur le terrain pénal.

-sur le fond : par un laissez aller et un laxisme au mieux profitable à court terme, mais suicidaire à moyen terme avec certitude.

Sans la rectitude classique qui la caractérise, à l'image de l'architecture du château  de Versailles, la France s'enfonce au fil des décennies dans une identité qui n'est plus la sienne et qui la détruit aussi sûrement qu'un cancer porte à sa perte  l'organisme qu'il envahit. Elle s'éloigne de la sorte de son idéal harmonieux et devient une sorte de vitrine officielle du chaos bien loin de l'équilibre exigeant qui fait pourtant son génie.

Le soucis rigoureux et  raisonné de clarté à laissé la place au bordel émollient. La France ne peut y survivre. Elle n'est plus la fille aînée de l'Eglise. Elle n'est plus mère des lois. Elle n'est plus mère des arts.Elle n'est plus mère des armes. Elle n'est plus grand chose à vrai dire, sinon un endroit un peu moins désagréable que d'autres parce que les châteaux y sont beaux, les vins goûteux, les ballons de rugby ovales, la cuisine savoureuse, et les hommes politiques risibles ( et on n'a pas tant que ça de sujets de rigolade).

Mais enfin, si Louis XIV revenait , je suppose qu'il serait un peu mélancolique. Et qu'il prendrait une bonne dose de Prozac.



















dimanche 7 octobre 2012

On doit mériter la vie.

"Cette façon paternelle, ou fraternelle, que la classe ouvrière a mise au ban, qu'elle dénonce chaque jour comme une des manoeuvres les plus basses et les plus hypocrites de la réaction, des capitalistes des trois sortes, ceux de l'argent, de la tête et du coeur. Aujourd'hui don Bosco plierait sous les sarcasmes et l'injure [...] Pour les gens de gauche, le paternalisme est un masque de brave homme sur un visage de traître [...] Triste de ne plus avoir le droit d'aimer le peuple, sans rien, rien espérer, d'ailleurs, avec une grandeur de caste consciente. Rien à faire, le sourire amical serait pire qu'une mornifle. Tout le mal vient de cette affirmation : le droit à la vie, ce slogan de haine et de revendication, si physiologiquement faux. On doit mériter la vie. Toutes les espèces luttent et les meilleures seules persistent.
          Il est incroyable qu'une idée si haute, certainement d'origine chrétienne, celle de l'égalité à tout prix, si noble dans ses prémisses, ait donné des conclusion aussi délétères. Il faut savoir, pour comprendre, qu'elle a été privée de son élément intime, de sa charité, et en somme, de Dieu. Le christianisme est UN. Le semi-christianisme est pire que le paganisme."

Jean de La Varende, cité par Anne Brassié dans La Varende, pour Dieu et le Roi, 1993.

samedi 29 septembre 2012

ça va trop vite !

J'ai un peu de mal à suivre le rythme de notre actualité. C'est que je suis un blogueur lent, que voulez-vous : lorsque j'ai repéré un sujet, il me faut une bonne semaine pour en tirer quelque chose. Alors que faire ?  Finalement, plutôt que de vous parler d'un sujet précis, je vais plagier l'ami Woland et évoquer en deux mots quelques broutilles prises au vol.

Marianne sort une couverture à hurler de rire.


Qu'est-ce qu'il leur arrive, aux rouges ? Ils sont soudain devenus patriotes ? Ce sont eux qui nous expliquent depuis toujours que la France est un hôtel (de passe, sans doute) sans identité, pour lequel nul ne devrait avoir amour ou loyauté, et maintenant ils reprochent à des gens de trahir ce pays qu'ils détestent ? C'est le monde à l'envers.


Les profs se plaignent d'être agressés alors qu'ils votent pour l'invasion depuis vingt ans. Je ne peux pas prétendre que ça m'attriste beaucoup.


Les Comvouzémois de Marseille viennent de virer manu militari une troupe de Roms, et voilà que, pour la première fois, on peut entendre les socialistes déclarer que les Roms commettent vols et cambriolages, afin d'excuser les agresseurs. Tout commentaire serait superflu.

Le preux Koltchak, inquiet du sabotage de la transmission de notre culture et de notre histoire, nous suggérait il y a quelques jours de cela de prendre la situation en main, parce qu'on ne peut pas vraiment compter sur l'Educ' Nat' pour perpétuer notre roman national. Je suis entièrement d'accord avec lui, et je vais aussi vous suggérer quelques lectures.

Pour les enfants et pour les autres, Le grand album de l'Histoire de France de notre enfance :


Une pépite merveilleusement illustrée. C'est ainsi qu'on parlait de la France et qu'on enseignait son Histoire, en ce temps révolu où on l'aimait.

Pour les plus grands, L'Histoire de France vue par les peintres :


C'est ainsi que l'on peignait la France, lorsque l'art n'était pas encore devenu une vaste fumisterie pour imposteurs et dupes. Toutes les périodes de notre Histoire n'y sont pas illustrées autant que je le voudrais, il n'y a même presque rien sur cette période carolingienne à laquelle nous devons nos plus grandes épopées,  mais bref. C'est quand même sacrément beau.

Aristide nous présente nos cousins, les conservateurs américains. J'ai essayé d'aller voir si l'on pouvait transposer ça à la France et si je me reconnaîtrais dans une catégorie. Pour l'instant, je cherche encore où l'on pourrait placer les catholiques légitimistes blancs lecteurs de La Varende de moins de quarante ans. Nous sommes peu nombreux, mais nous formons un puissant lobby. Il paraît que La Varende est proche de Faulkner, qu'il a une sensibilité "sudiste", mais je n'ai jamais lu Faulkner, alors j'ai du mal à situer...

jeudi 27 septembre 2012

Petit guide à l'usage des réacs-fachos. (1)

Samedi après-midi, faisant mes courses chez Auchan, je me sentis quelque peu excédé.

Par le caractère ingrat de cette tâche, sans doute.

Mais il y avait autre chose. Mais quoi donc ?

Une intuition en tête, je fus pris d'une pulsion statistique destinée à la vérifier. Montre suisse en main, je me mis en charge de déterminer à quelle fréquence il m'arrivait de croiser une dame ou une demoiselle vêtue d'atours exotiques. Le résultat fut le suivant : toute les 20 secondes en moyenne.

De ce constat objectif, je pus ainsi conclure à la raison principale de mon irascibilité.

 La voici : quand  je fais les courses, tâche ingrate, comme il a déjà été précisé, je n'ai pas par surcroît envie de m'infuser le palais des Mille et une nuits ( dans le meilleur des cas ) ou la casbah d'Alger ( de manière   plus réaliste ). Or, c'est bien ce qui m'est imposé.

Mais qu'y faire, me direz-vous ?

Et bien, chers amis moisis, il existe des solutions. Oh, certes, elles sont partielles, temporaires, insuffisantes, mais elles existent, tels les refuges dans la montagne hostile.

Voici donc en exclusivité pour Secession interieure le premier volet du guide à l'usage des réacs-fachos ( GURF), qui vous permettra de découvrir les trucs et astuces destinés à supporter ceux-là, à survivre en milieu multiculturel, et peut-être même plus.

Truc et astuce 1 : le réduit porcin.

En cas de surdose de diversité dans un supermarché alimentaire, le GURF vous recommande le rayon charcuterie . En été, il y fait frais ce qui ne manque pas d'agrément. En hiver, il y fait frais aussi, et tant mieux car faire ses courses avec pulloveur et anorak, ça donne chaud. On peut y contempler les barquettes de lardons, les tranches de jambon secs ou cuits, les saucisses diverses, et autres mets bien de chez nous.  Cette vision vaut bien celle des œuvres inoubliables de Vasconcelos exposées au Château de Versailles, et présentent l'avantage de mettre en appétit.

Selon la méthode statistique exposée plus haut, la fréquence de croisement d'une personne vêtue de manière peu appropriée y passe de 1 fois toute les 20 secondes à 1 fois toutes les 5 minutes.

Le réac-facho peut donc s'y reposer quelques instants, à l'aise, même s'il n'entre pas dans ses intentions d'acheter de la charcuterie. Il y manque tout de même des bancs voire une buvette pour permettre au moisi exténué de s'assoir et de se désaltèrer avant de reprendre le cours de sa corvée.

Pour ces raisons, le GURF attribue au réduit porcin la note méritée de 16/20, mais pas plus.

Voici donc le premier volet de ce guide...la suite dans des billets ultérieurs...

Les suggestions et contributions sont les bienvenues, évidemment.



Ici, nous aimons Total…

… et Total nous le rend bien !



13 ans ! 
Et j'espère que vous êtes contents d'apprendre que nous avons une justice en France.
Vous ne l'aviez peut-être pas remarqué ?
Mais vous n'êtes que des mal-pensants.
Maintenant, attendons encore 13 ans, pour voir si la dite justice va veiller à ce que Total paie ses indemnités…

Petit rappel:  ici et là .

lundi 24 septembre 2012

Que nul ne se moque du Président normal !

Notre bon maître s'effondre dans les sondages d'opinion. Entre nous, je me demande bien pourquoi. Que des gens qui n'ont pas voté pour lui et ne lui ont jamais fait confiance continuent de penser qu'il est incapable, c'est dans l'ordre des choses. Mais pourquoi cette chute auprès de ses partisans d'hier ? Parce qu'il a annoncé des hausses d’impôts, m'a-t-on dit. C'est absurde : il a toujours dit qu'il augmenterait les impots. Et puis, c'est un socialiste. Les socialistes augmentent les impôts, c'est dans l'ordre des choses. A quoi donc s'attendaient-ils, les cocus de Hollande ?

Peut-être espéraient-ils que les impôts des riches augmenteraient, et non les leurs ? Pas de chance, les Degauche : des riches, on n'en a plus en France, on est occupé à faire partir les derniers, et vous apprendrez qu'on est toujours le riche de quelqu'un. Mais ça aussi, Hollande l'avait annoncé, souvenez-vous : "Si certains sont plus riches que vous, vous êtes plus nombreux qu'eux !". Qu'est-ce que vous attendiez donc de l'Elu des Mosquées ? Il fait ce qu'il avait dit et vous lui en voulez ? Vous êtes bien injustes.

Voir Hollande dégringoler dans l'opinion ne me dérange pas plus que ça, mais j'observe des conséquences alarmantes : un peu partout, j'entends des gens se moquer du président en raillant son sobriquet de "normal", prononcé avec une nuance de mépris. C'est bien inquiétant. J'ai peur que le mot "normal" ne suive la même évolution sémantique que "médiocre", qui signifiait "moyen", "ordinaire", et qui a pris le sens de "pas terrible", "presque nul". Si les choses continuent dans ce sens, on entendra bientôt dire "ce n'est qu'un normal" ou "espèce de normal !".

Or, cela, nous autres réacs ne pouvons pas le souhaiter, car nous sommes les défenseurs des normes en matière sociale. Normes qui consistent bien sûr à être honnête, sédentaire, monogame et hétérosexuel, à travailler pour gagner sa vie, à rester dans son pays pour le servir plutôt que d'aller pourrir celui des autres, à prendre épouse (ou époux) et à faire des enfants qui continueront. Les Degauches, eux, ont toujours été les ennemis de la norme, les partisans des criminels, des délinquants, des chômeurs, des feignants, des homos, des Bohémiens (m'en fous, on disait comme ça quand j'étais jeune) des immigrés polygames et des marginaux de tous poils qui rongent la société comme un cancer.

Je suis pris d'un doute affreux : et si Hollande s'était délibérément assimilé à la normalité, afin de ridiculiser cette notion en étant délibérément le plus mauvais président de l'Histoire de France ? Il en est bien capable. C'est un socialiste : ces gens-là sont capables de tout. Il pourrait avoir tout calculé, pour nous faire avaler plus facilement la polygamie, la zoophilie, la pédophilie et tout le reste, au nom du mépris de la norme.

Alors, amis réacs, fini de plaisanter sur Normal Ier ! Trouvons-lui d'autres surnoms, ce n'est pas ce qui manque : Flanby, le capitaine de pédalo, etc. Mais Normal, en ce qui me concerne en tout cas, c'est fini !

jeudi 20 septembre 2012

Versailles revisité : 2-France, mère des arts.

Salu K-ro,

Today tro gavant cé cler.

Maman ké ministr mintnan veut ke je me cultiv. Ma donné 1 ticket pour l'expo Vasconcelos.
Jé du y aller. Tro galer le RER pour Versay.
L'expo été trop delir, OK.
Dé lustr en patchwork, dé shoes géantes faites en casrols, un hélicoptère en plum roses, des écrevis et des homards , tro cool.
Bon mé la galri trop grav. Ke du vieu genre tu sé lés rois. Cété un château avant. Y avé des tablos de ducs et style princess, dé status de ceums genre la fontaine et molier, trop bouffons. Une galri des glass, mé lé glass cé dé miroir pas dé aguendass.
Même vu un vieu et sa meuff ki soulai leur gamin devan des tablos de war. Maman di ksa pu lés facho comsa avek des ID péténistes.
Même le park été flippant , dé arbres coupé droit mem pas d attraction, rollers et skate interdits, boring.
Le bassin en bas, baignad interdite aussi.
Jé vu la famill réac ki fesai du cano. Dé vré tet à clac.Fo kjen parle à tonton.
Fo ke je te kit, je go tonight au concer de Yannick Noah.yaura pa de réakipu.
Mé yaura jean-kevin.
Je le kiffe avec sa grosse p...
Bis.

Térébenthine.



mercredi 19 septembre 2012

De l'Epopée (1)


" La poésie primitive se divise en deux grands courants : la poésie lyrique et la poésie épique. La première est l'expression de sentiments, la seconde est le récit d'événements. Elles commencent par être à peu près confondues ; chez certains peuples, elles n'arrivent même pas à se séparer complètement. Elles sont encore assez mêlées, mais marchent déjà vers la distinction définitive, dans la poésie héroïque ou nationale, qui sert de préparation et de base à l'épopée.

Cette poésie existe chez presque tous les peuples dont la civilisation commence ; elle correspond à peu près à cette phase de leur développement que l'histoire appelle la période barbare. Elle est l'expression du sentiment national ; c'est en elle que le peuple prend, pour ainsi dire, conscience de lui-même. Elle seule, dans ces temps fort éloignés de la réflexion politique, peut assurer aux membres de la nation la ferme et constante idée de leur fraternité et de leur originalité. Ce qui lui donne tout-à-fait sa forme et sa valeur, c'est le contact, presque toujours hostile, du peuple avec ceux qui l'entourent. La poésie est alors une affirmation éclatante et enthousiaste de la nationalité ; elle est en même temps le stimulant du courage et de la vertu civique ; c'est elle qui mène aux combats, qui célèbre les dieux de la patrie, qui chante les ancêtres, qui honore les mœurs héréditaires, qui maudit les ennemis ou les oppresseurs, et qui devient la plus haute récompense des bienfaisants, la plus sanglante punition des traîtres ou des lâches.

On comprend facilement que cette poésie participe aux deux genres poétiques ; elle est le plus souvent lyrique par sa forme, et épique par son sujet. Elle parle de batailles, de triomphes ou de défaites, d'aventures hardies, d'exploits merveilleux, mais elle ne les raconte pas, elle s'exalte à leur propos ; étant improvisée et contemporaine des faits, elle ne cherche guère qu'à rendre et à concentrer l'impression qu'ils ont produite, et, obéissant aux lois de la poésie, elle les présente dans un ordre particulier et leur donne une signification idéale.

De ce premier état de la poésie nationale, bouillonnement confus et nécessairement passager, il faut qu'il se dégage quelque chose de plus durable. Pour cela, il faut que l'élément épique prédomine et restreigne le lyrisme de la forme. C'est ce qui a lieu chez les peuples qui ne sont pas seulement impressionnables à la manière des sauvages qui ont encore en eux le germe d'un développement historique, le sentiment de la solidarité des pères et des fils, d'hier et d'aujourd'hui. Ceux-là ne tardent pas à éprouver le besoin non-seulement d'exprimer les sentiments que leur cause leur vie nationale, mais encore de raconter les événements de cette vie, de conserver la mémoire des anciens temps et de léguer à leurs descendants le souvenir de ce qui se passe sous leurs yeux. Cette tâche revient naturellement à la poésie, qui s'en acquitte à sa manière, soumettant les faits à ses lois, transportant l'idéal dans le réel, développant les tendances nationales, satisfaisant les aspirations, les rêves et les rancunes du peuple. Sa forme, encore passionnée, fragmentaire et saisissante, est cependant obligée de devenir bien plus claire, plus régulière, plus objective ; l'élément lyrique perd beaucoup de terrain ; la poésie nationale s'achemine vers l'épopée.

Il s'en faut toutefois que tous les peuples qui ont eu une poésie nationale aient des épopées; on n'en trouve au contraire que chez un petit nombre de peuples aryens. L'épopée suppose chez un peuple une faculté poétique remarquable et le sentiment vif du concret, ce qui lui donne la puissance de personnifier, en les idéalisant, ses aspirations et ses passions ; elle a besoin de s'appuyer sur une nationalité fortement enracinée et ne se développe encore que dans des circonstances historiques particulières.

Presque toutes les nations reposent sur le mélange de diverses races, combinées, soit par la violence, soit par le consentement, dans des proportions diverses. Au moment où s'opère ce mélange, il se produit dans la nation une sorte de fermentation exaltée qui est très-favorable à la naissance d'une poésie épique. Aussi toutes les poésies épiques vraiment nationales ont-elles leur point de départ dans des époques de ce genre, et on a pu dire avec autant de bonheur que de justesse : « De même que toute combinaison chimique est accompagnée d'un dégagement de chaleur, toute combinaison de nationalités est accompagnée d'un dégagement de poésie » Mais cette poésie n'est que la préparation et comme la matière brute de l'épopée. Pour que celle-ci naisse, il faut qu'elle trouve un sol abondant de traditions antérieures, de poésie épique encore incohérente, de chants nationaux dus à une véritable inspiration et conservés dans la mémoire populaire. Alors, comme la plante s'empare pour germer de tous les éléments analogues que contient la terre où elle est semée, l'épopée saisit tous ces éléments épars, les transforme suivant sa propre loi, se les assimile et s'épanouit bientôt dans la richesse et la puissance de sa végétation splendide.

L'épopée n'est autre chose en effet que la poésie nationale développée, agrandie et centralisée. Elle prend à celle-ci son inspiration, ses héros, ses récits même, mais elle les groupe et les coordonne dans un vaste ensemble où tous se rangent autour d'un point principal. Elle travaille sur des chants isolés et elle en fait une œuvre une et harmonieuse. Elle efface les disparates, fond les répétitions du même motif dans un thème unique, rattache entre eux les épisodes, relie les événements dans un plan commun, aux dépens de la géographie et de la chronologie, et construit enfin, avec les matériaux de l'âge précédent, un véritable édifice.

Mais ce travail, elle ne le fait pas avec préméditation : il s'opère, pour ainsi dire, de lui-même. Quand la production de la poésie nationale s'arrête, parce que la phase historique à laquelle elle correspond a pris fin, si la nation est encore bien unie, si surtout, grâce aux circonstances, le sentiment de son unité et son affirmation en face des voisins sont encore exaltés en elle, elle continue pendant quelque temps à chanter la poésie héroïque qui lui vient des générations précédentes. Mais cette poésie, née d'événements déterminés, pleine d'allusions à des faits, à des personnages oubliés, dénuée en outre de lien intime, échappant à l'esprit par sa dispersion et sa multiplicité, ne peut se conserver sous sa forme primitive : il lui faut pour vivre se soumettre à des conditions nouvelles. La poésie contemporaine des faits se passe d'unité : l'état généralement le même des esprits auxquels elle s'adresse lui en tient lieu ; celle qui célèbre des événements passés a besoin au contraire, sous peine d'être fatigante, sans intérêt, et même inintelligible, de les relier entre eux matériellement et moralement ; il lui faut reporter à un point de repère commun tous les épisodes qu'elle admet, afin que l'on comprenne leur marche et leur sens. En outre, en quelques générations les idées changent : le foyer des aspirations d'un peuple se déplace ; les circonstances nouvelles qui l'entourent, les modifications qu'ont reçues sa puissance, sa civilisation, sareligion, ses lumières, changent aussi son idéal, et les chants des aïeux, qu'il aime toujours, ne suffisent plus à ses besoins : l'épopée les renouvelle en leur inspirant les principales idées qui constituent, au moment où elle naît, l'idéal national. Enfin la forme elle-même des anciens chants est souvent devenue ou peu agréable ou difficile à comprendre : l'épopée leur en fournit une en rapport avec les générations auxquelles elle s'adresse. L'apparition de l'épopée a naturellement pour conséquence la disparition des chants antérieurs ; aussi n'avons-nous conservé de poésies de ce genre que chez des peuples où ils ne sont pas arrivés jusqu'à leur dernière transformation.

L'épopée est donc une narration poétique, fondée sur une poésie nationale antérieure, mais qui est avec elle dans le rapport d'un tout organique à ses éléments constitutifs. Dans l'épopée on conçoit facilement que l'individualité du poëte joue déjà un rôle plus considérable que dans la poésie précédente; le choix des récits, leur arrangement, leur forme, ne peuvent se soustraire à une initiative personnelle. Mais un fond national devant lequel le poëte s'efface est absolument indispensable. L'épopée comprend donc un élément objectif et normal et un élément subjectif et arbitraire. Suivant que l'un ou l'autre des deux termes prédominera, l'épopée devra avoir un caractère différent ; et nous voyons en effet leur rapport, et par suite le caractère général, varier sensiblement dans les différentes épopées qui nous sont parvenues.

Si nous abandonnons maintenant la question de l'origine de l'épopée pour l'examiner en elle-même, nous reconnaissons qu'elle se compose essentiellement de quatre choses : les faits, — l'idée — les personnages, — la forme. Les faits et les personnages doivent être fournis, au moins dans leur ensemble, par la tradition nationale; le poëte ici ne peut être inventeur, ou son œuvre cesse de mériter pour nous, le nom d'épopée. — L'idée offre déjà plus de champ à l'action personnelle : l'idée d'une épopée est en effet nationale, religieuse et morale. La prédominance de l'un de ces aspects sur l'autre, le développement même de ces idées, permet au poëte de marquer son sujet de son empreinte ; toutefois dans leur essence elles lui sont fournies par la nation, et il ne peut être infidèle à la direction générale qu'elle lui indique. — Enfin la forme, tout en étant aussi déterminée par la poésie antérieure, laisse au talent du poëte, dans la perfection plus ou moins grande qu'il sait lui donner, une grande liberté de se manifester. "

Gaston Paris

vendredi 7 septembre 2012

Féodalité et révision de l'Histoire

Je me suis rendu dans de nombreux sites normands ces derniers mois, et je suis bien obligé de constater, chez les guides du patrimoine aussi bien que sur les pancartes, une tendance alarmante par sa récurrence.

On sait que la Normandie a été le théâtre de la rivalité des Plantagenêts et des Capétiens, et notamment de Richard Coeur-de-Lion et de Philippe-Auguste. Or, j'entends très souvent, trop souvent dire que la Normandie était anglaise et qu'elle est rattachée à la France par Philippe-Auguste. 

C'est un grave contresens historique. Tout d'abord, il serait plus juste de dire que l'Angleterre était normande que l'inverse. Mais surtout, la Normandie était un fief. Un duché, que les rois d'Angleterre, ducs de Normandie, tenaient des rois de France en qualité de vassaux. 

Ce n'est pourtant pas très compliqué à comprendre, la féodalité. Un seigneur possède en propre une terre, un alleu. Il la concède à un autre en tant que tenure, en tant que fief. Le personnage investit de ce fief est un vassal. C'est un contrat entre deux personnes. Le vassal est l'usufruitier du fief, pas son propriétaire. Avec son fief, il reçoit un ensemble de droits et de devoirs : il lui faut s'acquitter de ces devoirs, sans quoi il peut être dessaisi de son fief, et le droit féodal prévoit ce cas de figure. Un fief n'est donc nullement un territoire indépendant. La Normandie était un duché mouvant de la couronne de France, et pas d'Angleterre. Elle fut donc rattachée non pas à la France, dont elle faisait déjà partie, mais au domaine royal, ce qui est fort différent.

Il n'y a d'ailleurs pas qu'en Normandie qu'on entende des menteries semblables, parfaites pour continuer à déchirer notre cohésion nationale qui part en lambeaux. Les Bretons, les Occitans, les Bourguignons se sentent tous obligés d'enquiquiner le pauvre monde avec leur glorieux passé, passé dont ils refusent de comprendre la nature féodale. J'ai ainsi pu entendre un connard languedocien se plaindre que les Français soient venus envahir les terres du roi de Toulouse, et par "roi de Toulouse" il entendait le comte de Toulouse. Pas de bol, les comtes de Toulouse, malgré leur autonomie effective, étaient aussi des vassaux, et pas des potentats indépendants.

D'ailleurs, c'est bien simple, regardez à quoi ressemblait la Francia occidentalis à la fin du Xème siècle :


Le domaine royal, c'est le truc bleu. Si on décrète que la France n'était que le domaine royal, sur lequel le roi exerçait un contrôle direct, ce n'était donc pas grand-chose que notre pays. Mais cette lecture, prisée par les régionalistes, est fausse, car elle méconnaît l'importance très réelle de la féodalité dans la vie politique et sociale de l'époque. Même aux temps de la plus grande faiblesse des Capétiens, ils restaient, en droit, les suzerains de tout le royaume.

Certes, il n'était pas toujours facile pour un suzerain d'obliger son vassal à s'acquitter, en pratique, de ses obligations féodales. Et il est bien évident que, pour les Capétiens, avoir pour vassaux des rois plus puissants qu'eux n'avait rien d'une sinécure. Souvent, ils furent à peu près incapables de se faire obéir de certains grands feudataires. En fait, les vassaux, depuis leur apparition aux temps carolingiens où ils étaient grosso modo des fonctionnaires, se montrèrent de plus en plus indépendants, finissant par se transmettre leurs titres de manière héréditaire et par ne plus faire grand cas de leurs obligations. C'est l'exemple même des transgressions du droit qui, si elles ne sont pas sanctionnées, finissent par paraître normales et par acquérir force de loi au bout d'un moment. 

Mais même lorsque certains de ces vassaux se montraient indociles ou rebelles, le lien subsistait. Le droit garde sa respectabilité, même lorsqu'il n'est pas appliqué, et les grands feudataires ne pouvaient pas complètement ignorer ce droit pour la simple et bonne raison que leur pouvoir à eux aussi était féodal : ils étaient eux-même les suzerains d'autres seigneurs, dont ils entendaient être obéis et auxquels il ne fallait pas donner le mauvais exemple.

Même les vassaux turbulents restaient très conscients de ce lien féodal, et savaient en utiliser les avantages : le suzerain devait protection à son vassal, et les comtes de Toulouse profitèrent à plusieurs reprises de cet état de fait pour se placer sous la protection des rois de France. Du reste, une absence de pouvoir direct ne signifie pas une absence d'influence : Philippe-Auguste reçut ainsi des missives de bourgeois narbonnais qui, le reconnaissant pour leur seigneur, lui demandaient de virer le comte fissa. Certes, ils y avaient intérêt pour leurs propres affaires, mais au moins cela montre qu'ils étaient capable de comprendre leur appartenance au royaume, malgré l'émiettement féodal.

En somme, feindre de considérer les fiefs comme des territoires légitimement indépendants que les méchants Français seraient venus envahir, ce n'est pas seulement commettre une erreur historique, c'est aussi avoir une mentalité de crapule.

Cela revient à dire qu'un patron qui exige d'obtenir de ses employés l'application stricte des termes de leurs contrats, en mettant un terme à des passe-droits devenus la norme après des années de laxisme, est abusif.

Cela revient à dire qu'un locataire devient propriétaire de son logement dès qu'il refuse de payer son loyer.

Cela revient à dire que, dans les zones de non-droit de Marseille ou d'ailleurs, les policiers sont des envahisseurs dont l'intrusion n'est pas légitime, alors que les racailles qui les reçoivent à la chevrotine sont dans leur bon droit.

Ah, mais on me prévient dans mon oreillette qu'il y a des gens qui tiennent ces discours, et que d'ailleurs ils appartiennent aux mêmes groupements idéologiques que mes saboteurs d'Histoire. Tout va bien alors ! Et moi qui m'inquiétait. Il faut le leur reconnaître : ils sont d'une parfaite cohérence idéologique.

mercredi 5 septembre 2012

Versailles revisité : 1-France, mère des armes.

Comme El Desdichado ( cf son billet du 13 août ), j'ai profité de l'été pour faire un peu de tourisme historique en famille. Cette activité à engendré toutefois des réflexions d'une tout autre nature. Jugez plutôt.

Je me suis rendu fin août à Versailles, sous un soleil timide, pour visiter le château.

Je me suis essayé à contempler les merveilles du Grand siècle, par dessus une canopée
de têtes et d'aillefones tendus à bous de bras. Dans la cohue démocratique, cahin-caha, je cheminais
péniblement, entre deux bousculades,et tentais de répondre aux  questions multiples et variées de mon jeune fils.

Puis, au détour d'un corridor, je pénétrais dans la galerie des batailles voulue par Louis-Philippe, comme son nom l'indique entièrement tapissée de toiles consacrées aux succès martiaux remportés par la France au cours des siècles: Tolbiac, Poitiers, Bouvines, Fontenoy, Valmy, Austerlitz, Wagram, etc...

Car il fut un temps, chose étrange, où l'on célébrait les victoires militaires sans mauvaise conscience et avec faste. C'était manière d'exalter la grandeur de la France, de glorifier la qualité de ses militaires, d'impressionner les autres pays, de garantir l'unité autour du souverain, et bien sur, et surtout, de rendre utile et noble le sang versé.

C'est ainsi que se crée une nation, et c'est ainsi qu'elle se maintient.

Me sont revenues à ce moment les images des obsèques des soldats tués cet été en Afghanistan.

Morne époque pour la France que celle qui voit le chef suprême des armées regretter les morts d'une guerre dont il regrette le principe ; que celle qui voit ses ministres, cheouingomme en bouche, tripoter leur aillefone devant les cercueils des défunts ; que celle qui voit la retraite de ses troupes dans un semblant de fausse défaite d'un fausse guerre ; que celle qui la voit ravaler au rang lamentable d'impuissance mondiale.

Qu'il me serait douloureux, père d'un fils tombé sur ce champs d'honneur-là, de souffrir deux fois : et de la perte d'un fils, et du mépris de ses princes.

Après, viendra le temps où ces derniers demanderont pardon agenouilles aux pieds babouchés des talibans.

Solder ainsi la valeur de nos armes et le courage de nos soldats, les misérables !

Le diable les emporte !

Amer, sous un soleil plus ardent, je suis parti canoter sur le Grand Canal avec mon fils et ma femme.

Et c'était bien.

vendredi 31 août 2012

La Grenouille et le Scorpion

Aujourd'hui, au bureau, pendant la pause café avec les collègues, nous nous sommes trouvés en train de parler de la fable de la Grenouille et du Scorpion. Comment ? Pourquoi ? Franchement, le processus est pour moi un complet mystère : je ne me souviens pas du tout comment la conversation a fini par rouler là-dessus.

Cette historiette vous est peut-être connue : un Scorpion veut traverser une rivière. Il hèle donc une grenouille et lui demande de la porter sur son dos jusqu'à l'autre rive.
-ça va pas, non ? lui répond vertement la Grenouille. Tu me piquerais !
-Mais non, répond le scorpion. Pas d'inquiétude : je serai sur ton dos ! Il faudrait que je sois fou pour te piquer, car alors je me noierais et je mourrais aussi.
La Grenouille convaincue accepte de prendre le Scorpion sur son dos. Las ! Au beau milieu de la rivière, le Scorpion pique la Grenouille de son dard empoisonné. Avant de succomber, la malheureuse s'écrie :
-Mais pourquoi as-tu fait ça ? Nous allons mourir tous les deux, maintenant !
-Je n'y peux rien, répond le Scorpion. C'est ma nature.

Avec les collègues, nous nous demandions quelle était la provenance de cette fable, dont on peut ramasser des variantes à la pelle en se promenant sur le net. Viendrait-elle de La Fontaine ?

"Je ne crois pas, nous dit alors le boss. Avec des animaux comme ça, ça doit être une fable orientale. Je dirais bien arabe. L'Arabe étant symbolisé par le Scorpion qui essaie de monter sur le dos de l'Europe."

Et nous nous esclaffâmes. Oui, mon boss est fichtrement réac, et les collègues, s'ils ne le sont pas forcément tous, n'ont pas envie de contrarier le boss. C'est assez agréable comme environnement de travail, mais pour des raisons évidentes, je ne vous dirai pas ce que c'est, comme boîte. Il y aurait encore des gauchistes malfaisants pour vouloir dénoncer le boss à Mouloud Aounit.

Résultat, je ne sais toujours pas d'où vient la fable, et honnêtement, on ne peut pas dire non plus que la saillie était désopilante. Mais allez, ça m'a fait sourire, et j'espère que ça vous fera sourire aussi.

vendredi 24 août 2012

Stéphane Bern m'a trahie !

Et je ne vais pas lui pardonner de sitôt !

J'ai dit un jour qu'il était un bienveillant ? J'avais dû boire trop de cidre…
Pourquoi cette soudaine acrimonie ?

la Turquie !




Voici la présentation :



"Le plus grand de tous les sultans est aussi celui de toutes les énigmes. Au milieu du XVIe siècle, l’empire de Soliman le Magnifique est immense ; son armée et ses janissaires sont craints dans toute l’Europe ; Istanbul, ses trésors et ses mosquées émerveillent le monde occidental. Pourtant, dans son fabuleux palais de Topkapi, Soliman vit une passion brûlante avec une ravissante esclave slave, Roxelane, qui élimine toutes ses rivales et devient l’épouse du sultan. Comment Roxelane a-t-elle réussi à transformer le maître d’un harem de 300 femmes, parmi les plus belles de l’empire, en un sultan monogame et soumis à son épouse ? Pourquoi Soliman a-t-il fait exécuter son ami le plus proche, le grand vizir Ibrahim ? Pourquoi, vers la fin de sa vie, a-t-il fait étrangler une grande partie de sa famille ? Pourquoi sa mort elle-même est-elle un épisode stupéfiant, digne des plus grands romans d’aventure ?"
 Secrets d’histoire tentera de répondre à ces questions et nous emmènera sur les traces d’un "magnifique" sultan…"      
Ce que j'ai de Grèce et d'Autriche en moi a fait des bonds…
Soliman le Magnifique ! Si encore il avait fait son émission sur Mustapha Kemal Atatürk, j'aurais sûrement regardé. Cet homme d'état mérite qu'on s'intéresse à lui et à son oeuvre. C'est pas tous les jours qu'un dirigeant d'un pays musulman édicte une séparation de la religion et de l'Etat, donne le droit de vote aux femmes, se préoccupe de la situation de son peuple. Bref, un grand homme, il me semble.

Mais non, Soliman et son esprit de conquête, heureusement stoppé à Vienne, largement vengé des siècles plus tard, en Allemagne et en Autriche par ses hordes de Turcs occupants actuels… Là, c'était trop pour mes nerfs fragiles et j'avoue, cher Stéphane, que je vous ai gaillardement zappé. Et sans l'ombre d'un regret. Nan méo !

Aujourd'hui, je pense que j'ai eu tort. C'est pourquoi je vais la regarder sur pluzz, votre émission.
Mais n'y revenez pas !
La Turquie, vous savez bien ce qu'il en est, vous qui êtes propriétaire en Grèce.
Chypre, ça ne vous dit rien ? les Chypriotes, ça leur parle à eux, qui ont vu leur île coupée en deux, la moitié étant livrée aux Turcs, avec la bénédiction de l'ONU…
la Turquie, cheval de Troie dans les Balkans, avec ses Albanais, Montenegrins, Kasavars, des Turcs déguisés…
La Turquie enfin que l'on veut nous insuffler dans l'Union Européenne, qui n'en est pas à une connerie près. Mais là, ça en sera une sévère !

Et vous Stéphane, en nous montrant ce qu'elle a de mieux comme sites, vous participez à la propagande avancée pour nous faire avaler cette vipère toute crue.
La Cappadoce, vous devez connaître ! Merveilleux site naturel, unique. Avec ses chapelles et églises troglodytes, dont les visages de saints hommes et femmes ont été brisés, caillassés, effacés…
Et bien malgré le plaisir que ce serait de voir la Cappadoce en Europe non merci ! Pas de Turquie !

Je ne vous remercie pas, pour une fois !
Excusez mon style, j'ai décidé de ne plus faire de phrases complètes, en représailles.
Bien fait pour vous !