Le week-end pascal vient de s’achever
dans un bain de sang à Lahore (70 morts).
Dans cette ville du Pakistan, un
islamiste (tendance taliban, affilié à Daech) n’écoutant que son courage, s’est
fait exploser, au beau milieu d’une foule de femmes, d’enfants et d’autres,
majoritairement chrétiens venus pique-niquer dans un parc pour Pâques. Dans un
pays où les fidèles du Christ constituent une infime minorité (3%), mal
considérée, pauvre et faible, le caractère anti-chrétien de ce misérable attentat n’est un mystère pour personne,
puisqu’il a été d'ailleurs expressément revendiqué comme tel.
Quelques esprits superficiels ont
cru bon de s’étonner que la presse, les réseaux sociaux, les plateaux de télévision,
le café du commerce, etc… n’aient pas bruissé à ce propos, comme lors des
évènements comparables de Paris ou Bruxelles. Ils ont eu tort. Il y a quelque
chose de parfaitement humain à se pâmer de ce qui survient près de chez soi, et
à être moins touché par le sort de nos prochains éloignés. C’est injuste, mais
c’est ainsi.
Le scandale est ailleurs.
Il est dans la réaction des
responsables politiques et religieux qui, eux, ont le devoir impératif de s’élever du commun des mortels et
d’exprimer les faits et les sentiments de manière lucide, courageuse et honnête.
Ce principe devrait s’appliquer en tout temps, mais il devient vital dans les temps troublés que nous vivons, où toute
erreur diplomatique ou de communication peut se payer cash.
Or, nous avons assisté à un
concert d’hypocrisie et de pusillanimité qui ne peut prêter qu’à la colère,
puisque le rire est exclu en de pareilles circonstances.
En tête du peloton, sans
surprise, le Président de la République française, qui réussit l’exploit de
relater les faits ci-dessus sans même prononcer les mots de chrétien et d’islamiste.
Il n’est question que de terrorisme. Quel terrorisme ? Quel terroriste ?
Quelle cible ? Dans quel but ? Sans doute l’ignore-t-il, mais il serait
le seul.
Le seul ? Non. Car il faut
reconnaitre que la Maison-Blanche n’a guère fait mieux, pas plus que le Premier
Ministre britannique ni le secrétaire général des Nations-Unies.
Et il m’attriste de devoir dire
que le clou (sans calembour de mauvais goût) vient du Saint-Siège qui devrait
être en première ligne, et qui s’est pourtant
montré discret et froid dans les termes de sa condamnation.
Les partis politiques traditionnels
(LR, PS) ont eu un petit peu plus de cran en évoquant le caractère
anti-chrétien du massacre, mais sont rapidement passés à autre chose. Seul Nicolas
Dupont-Aignan a dit ce qu’il convient : « En ce lundi de Pâques, ce crime
effroyable visant des chrétiens ne doit pas rester impuni ».
Est-ce ainsi que l’on parle des
alliés, des victimes, des ennemis, des enjeux, en temps de guerre ? Non. Sauf si l’on
tient à la perdre.
On nous dit que bientôt la France ressemblera à la Belgique.
C’est idiot, puisque c'est déjà le cas. Mais avec de tels dirigeants, elle ressemblera au Pakistan.
Malheur au
vaincu.