dimanche 4 novembre 2012

Repentance

Je suis bien embêté. J'avais prévu de vous proposer une jolie citation de mon bien-aimé vicomte sur le communisme, mais j'ai perdu la page. Vous savez tous, je suppose, comme il peut être agaçant de tourner en tous sens les pages d'un livre, en cherchant vainement la bonne. J'ai fini par capituler. Tant pis, je vais devoir vous proposer quelques réflexions de mon cru, mais je vous préviens, vous perdez au change.

Comme je n'avais pas d'idée, j'ai fait le tour des troquets des copains, pour trouver quelque chose à plagier. Je constate que deux types qui ont des noms à coucher dehors - mais de la bonne sorte de noms à coucher dehors ; disons à coucher sous la véranda - Koltchak et Opritchnik, ont parlé de la repentance et du geste de Longuet. Alors soit, parlons de la repentance. J'ai l'impression qu'on ne réfléchit pas toujours assez aux implications du concept.

Tout d'abord, il est bien évident que la repentance telle qu'elle nous régulièrement proposé par la gauche,   les descendants d'esclaves, les dignitaires arabes et les grosses huiles du Shoah-business ne repose par sur une notion de culpabilité personnelle. Après tout, la plupart d'entre nous ne fûmes pas des esclavagistes, ni des collabos dénonciateurs de juifs, et n'ont pas non plus colonisé l'Algérie, ne serait-ce que parce que beaucoup n'étaient pas nés en ces sombres heures. 

La faute pour laquelle nous devons nous repentir ne saurait pas non plus être considérée comme une faute héritée, commise par nos ancêtres et transmise par le sang, pour la simple et bonne raison que beaucoup d'entre nous ne descendent pas non plus, pour autant que nous le sachions, de collabos, d'esclavagistes ou de colons. Du reste, même s'il était avéré que certains d'entre nous sont bien les descendants biologiques de si épouvantables forbans, serait-il juste, pour autant, de leur faire supporter à eux seuls le poids de la repentance ? Ce serait là un choix fort inégalitaire, puisqu'il impliquerait de punir certains pour leurs origines. Idée discutable, tout à fait discriminatoire, probablement anticonstitutionnelle et passablement vétéro-testamentaire. Personne ne semble vraiment la soutenir.

La cause est entendue : si nous devons nous repentir pour tant de crimes atroces, c'est tout simplement en notre qualité de Français, parce qu'il s'agissait de crimes commis par la France. Nous plions donc sous le poids d'une culpabilité nationale qui touche l'ensemble de notre communauté. 

Or nous sommes, comme bien on sait, une communauté d'idée et non de sang : ainsi, toute personne qui acquiert la nationalité française endosse en le faisant sa part de responsabilité dans nos forfaits passés. En effet, la République française étant une et indivisible, nul ne saurait arguer de son origine ethnique ou de son appartenance à telle ou telle communauté pour se dédouaner de ce terrible poids : le réserver à certains, les Blancs par exemple, en raison de la couleur de leur peau, serait raciste. Ainsi donc, si je suis, certes, responsable de la Shoah, les Juifs français ne le sont pas moins. Les noirs français, ayant adopté notre nationalité souillée d'horreurs, sont tout autant coupables de l'esclavage que moi. Et les Français d'origine algérienne doivent partager l'opprobre qui s'attache très légitimement à la colonisation.

Et maintenant, y a-t-il des volontaires pour aller expliquer à nos jeunes de banlieues qu'en leur qualité de Français, ils ont, eux aussi, le devoir de se repentir pour les six millions de Juifs qu'ils ont envoyés à la mort ? BHL, peut-être ?

14 commentaires:

  1. Ah, voir Taubira se repentir d'être une esclavagiste et BHL d'avoir participé à la Shoah...
    Merci pour ce beau rêve.

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    1. Pourtant, ils devraient, s'ils étaient cohérents. Mais c'est peut-être trop leur demander.

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  2. Voilà une piste tout à fait intéressante qui a le mérite de la nouveauté. Et l'idée d'envoyer BHL expliquer ça aux "jeunes" relève du génie. Je le vois bien battre sa coulpe, poitrine dénudée et se
    morfler une machine à laver sur la tronche. Un régal!
    Amitiés.

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    1. I have a dream…
      Ah nan, maintenant c'est "yes we can"
      Donc, si he can, he must (je parle de BHL)
      Bon, je vais me recoucher…

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  3. Est-ce qu'un ex-tennisman franco-américano-camérounais, en dehors d'avoir massacré la chanson française (plus les juifs, les noirs, les algériens et les mannequins suédoises), doit aussi se repentir pour l'extermination des pygmées et des amérindiens?

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    1. Normalement oui, mais en ce qui me concerne, s'il s'engage à la fermer, je lui pardonne tout.

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    2. Enfin presque tout, même d'avoir été le dernier français à remporter Roland Garros.

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    3. Et puis d'ailleurs l'immense majorité des algérien n'a pas été colonisée.

      Ils sont trop jeunes pour cela !

      Le concept de pardon en politique mérite d'être étudié philosophiquement....

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    4. Si, Tchang a gagné également. Puis la France a gagné tous les ans, car maintenant tous les pays correspondent entre eux, chacun de nous est un citoyen du Monde. Ainsi, vous pouvez vous réjouir, si l'envie vous en dit, d'une victoire de la France pour chaque compétition sportive.
      La socialie est quand même bien foutue je trouve...

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  4. C'est du raciiiiiiiisme!

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    1. C'est du Cariiiiiiine ou du Gatooooooo?

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    2. Ah nan, c'est pas du Cariiiiiiiiiiiine !

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  5. Raisonnement sans faille !

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