Parmi les récents évènements qui animent la rentrée
politique, ce qui me frappe par-dessus tout, c’est l’entêtement d’une partie la
Gauche à vouloir « débattre » et si possible « re-débattre »
du sujet économique. Ainsi donc, les « frondeurs » reprochent au chef
de l’Etat et à son Premier ministre de manquer à un devoir de dialogue et d’écoute
à leurs arguments. Qu’auraient-ils du donc faire ?
Déclencher un débat parlementaire pour constater l’état
lamentable de l’économie française ? on n’en voit pas la nécessité ni la
finalité. Ce débat a déjà été mené, et même en-dehors des hémicycles lors de la campagne présidentielle. Parler des
mesures à prendre pour remédier aux difficultés du pays ? Très bien, mais
ce sera le cas lorsque le nouveau gouvernement se présentera devant l’Assemblée
Nationale. Pérorer à n’en plus finir sur la place de la finance dans l’économie,
sur la place de la France dans l’Europe, sur la politique économique de l’Allemagne ?
Il faudrait sans doute ergoter, jaboter, jacasser et finalement laisser l’exécutif
trancher alors qu'il l'a déjà fait.
Ce désir de débat jamais assouvi est une tendance ancienne
et permanente de la Gauche française, qui, au fond, n’a jamais fait le deuil du
régime d’assemblée qu’elle préfère. Elle
n’a pas accepté les institutions de la Cinquième République, qui avait pour
projet , plutôt réussi, de maintenir le
Parlement à sa place.
On aurait pourtant pu le croire un temps, à l’arrivée de
François Mitterrand au pouvoir en 1981. De mauvais esprits avaient alors
souligné que l’auteur du « Coup d’Etat permanent » se coulait bien
dans les institutions qu’il dénonçait ardemment 20 ans plus tôt. Certains en
déduisaient que la Gauche, du fait de l’alternance, avait enfin admis les
ressorts institutionnels voulus par le Général.
Erreur !
C’est de l’intérieur, et sur le long terme, que la Gauche a
entrepris de saper les équilibres du texte de 1958, avec l'aide de la fausse droite. Bien sûr, l’initiative en
revient à François Mitterrand. Ses successeurs n’ont cessé de poursuivre sur
cette voie, y compris Jacques Chirac, qui a porté deux coups fatals : le quinquennat et la
dissolution. Le but sournois étant 1-d’abaisser l’autorité de l’exécutif 2- de rehausser celui du Parlement.
Mais avec l’actuel chef de l’Etat, on augmente encore le
taux de perversité et on minore le talent.
On lui reprochera d'abord son physique, qui évoque celui des badernes rad-soc de la Troisième. Bon, il n'y est pour rien. Mais de vouloir être normal, ça, c'est vraiment son choix, et il est très malencontreux, surtout lorsqu'il s'exprime par des frasques sentimentales grotesques. S'être en outre laissé humilié, et la France avec, par une Léonarda de 15 ans, on n'imagine pas cela ni de de Gaulle, ni de Pompidou, ni de Mitterrand lui-même...
Jusqu’aux derniers soubresauts, puisque
récemment des ministres ont osé sans vergogne exprimer leur désaccord sur les
orientations économiques du Gouvernement. Cela aurait simplement justifié une
démission (provoquée ou pas) des intéressés, si le Chef de l’Etat disposait
encore d’un peu d’autorité. Un ministre, ça ferme sa gueule ou ça démissionne.
Non, c’est le Gouvernement qui a démissionné, déclenchant un crise politique et
donnant à cette affaire un tour très Quatrième République.
Et les partants, tout heureux de leur mauvais coup contre la
Cinquième république, de réclamer haut et fort un débat. Qu’il ait lieu au sein
des partis concernés, pourquoi pas, les français s’en moquent. Mais la
politique de la France ne se fait pas au PS, ou au Front de Gauche ou chez EELV.
Elle se fait au sein de l’Exécutif.
En France, Il faudrait parler moins et agir plus, et non le
contraire. N’en déplaise aux promoteurs d’une Sixième République, dont le chef
de file n’est autre…qu’Arnaud Montebourg !...
Je crois que c'est surtout le quinquennat qui a déséquilibré la Cinquième, depuis les choses s'en vont à vau l'eau. Mais de toute façon, avec des Socialos complètement désorientés par le monde mondialisé et une soi-disant Droite en état de décomposition avancée, un régime tout à fait différent de celui de de Gaulle et de Pompidou a fini par émerger : le bordel arabe! On voit mal comment cela pourrait apporter des bienfaits au pays.
RépondreSupprimerAmitiés.
Je partage votre constat sur l'état actuel du régime. Le quinquennat est une étape décisive de sa décomposition. Mais je pense qu'elle a commencé bien avant, à l'initiative de la Gauche, au sens étendu de ce terme.
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